Retour d'expériences de Sonia KUTA, adulte relais au sein de l'association 4AJ

Mis à jour le 17/06/2020

Sonia KUTA est employée en tant que médiatrice sociale au sein du service CLLAJ "Plateforme Logement Jeunes " de l'association 4AJ.

Elle bénéficie d'une convention Adulte-Relais.

Créé en 2000, le programme encadre des interventions de proximité dans les Quartiers Politique de la Ville (QPV) dans le cadre des contrats de ville.

Il vise à renforcer le lien social et à favoriser le règlement des conflits de la vie quotidienne par le biais de la médiation.

Ce programme a donc 2 objectifs :

  • développer la médiation sociale dans les QPV
  • renforcer les chances d’insertion professionnelle des adultes demandeurs d’emploi de ces quartiers

L’État conventionne avec une structure pour une durée de 3 ans.

Peuvent exercer des activités d’adultes-relais les personnes remplissant les conditions suivantes :

  • être âgé(e) de 30 ans au moins
  • être sans emploi ou bénéficiant d’un contrat aidé type CAE-CUI
  • résider dans un QPV

L’État accorde à l’employeur une aide forfaitaire annuelle dont le montant, par poste de travail à temps plein, est fixé à 19 639€ (montant revalorisé au 1er juillet 2018 en application du décret n°2015-1235 du 2 octobre 2015).

 


Sonia, pouvez-vous nous expliquer votre parcours ?

Issue de l'Aide Sociale à l'Enfance, j'ai passé mon enfance en famille d'accueil. J'ai eu mon BAC à 18 ans et je me suis d'abord orientée vers un BTS "force de vente". Mal orientée, j'ai fait beaucoup de petits boulots et je me suis engagée en tant que volontaire féminin dans l'armée de l'air à Paris. C'était une belle expérience qui a duré 2 ans. J'ai ensuite occupé un poste d'assistante en ressources humaines.

Originaire du QPV Avion République, j'ai décidé d'y revenir et de retrouver ma famille d'accueil et mes amis. J'ai obtenu un appartement dans le quartier. J'ai notamment travaillé chez pôle emploi et Véolia.

Maman d'une petite fille, j'ai souhaité déménager et nous sommes arrivées dans le centre ville d'Arras. Mon conseiller pôle emploi m'a proposé un poste CUI d'agent d'accueil/secrétariat au sein de l'association 4AJ basée sur la Grand Place d'Arras. J'ai occupé ce poste pendant 2 ans (20h/semaine) que je cumulais avec un poste à l'ADAE.

J'ai ensuite postulé au poste d'adulte-relais créé à l'association 4AJ. Je ne connaissais pas ce travail mais c'était une opportunité pour moi et j'étais intéressée par le social. J'ai signé la convention adulte-relais en janvier 2018.

A Avion, j'étais bénévole aux Restos du Coeur et j'étais proche des associations de quartier. La vie de quartier et le relationnel m'intéressaient.

 

Quelles sont vos missions au sein de l'association ?

Durant la première année sur le poste, j'ai développé le partenariat. Je me suis déplacée partout pour aller à la rencontre des gens. J'ai rencontré également les autres médiateurs du territoire. La communauté urbaine d'Arras a construit le réseau des médiateurs de la CUA ce qui nous permet d'échanger très régulièrement sur nos missions et de s'entraider.

Je suis médiatrice sur le volet logement. L'association 4 AJ porte le CLLAJ (Comité Local pour le Logement Autonome des Jeunes) depuis 2012. Avec mes collègues, j'aide à la construction des parcours des jeunes de 16 à 30 ans vers le logement autonome. L'objectif est d'accueillir, d'informer, d'orienter et d'accompagner. Je travaille avec les 3 foyers de jeunes travailleurs du secteur.

Fin 2018, j'ai participé à la réalisation d'une vidéo dans les quartiers avec les jeunes pour les questionner sur le logement autonome. Ils ont pu parler des difficultés rencontrées. Pour faire cette vidéo, j'ai travaillé en amont avec les structures comme les centres sociaux et les jeunes. Cette vidéo a été diffusée lors du COPIL politique de la ville et a été transmise par mail aux partenaires.

Je participe également aux permanences mensuelles du CLLAJ en QPV à la maison Marie-Thérèse Lenoir, à la maison Jean Jaurès à Arras, au centre Chanteclair de Saint Nicolas et bientôt à Achicourt. La mise en place de la permanence d'Achicourt est décalée suite au confinement.

Nous mettons aussi en place des animations et ateliers de sensibilisation autour du logement dans les quartiers en lien avec les structures fréquentées par les jeunes.

Je suis maintenant dans la boucle des réunions relatives à la politique de la ville, ce qui me permet de promouvoir l'action de l'association et de rappeler nos missions.

Je prépare les demandes dans le cadre des appels à projet contrat de ville et je fais les bilans des actions.

Une fois par an, nous organisons un escape game du logement et un forum des partenaires. Cette année, le projet est décalé en octobre.

Dans la répartition des missions, nous sommes trois à travailler sur la plateforme logement jeunes et je fais le lien avec les quartiers. Nous sommes une équipe.

 

Pouvez-vous nous parler de votre action durant la période de confinement ?

J'étais en garde d'enfant avec ma fille. Nos locaux étaient fermés.

J'en ai profité pour travailler la communication de la plateforme. J'ai donc mis à jour nos pages sur les réseaux et notre site internet que j'avais déjà créé avant le confinement. Notre page facebook est passée de 700 abonnés à plus de 1300 aujourd'hui !

Pour le suivi des dossiers en cours, mon collègue était présent et a géré les urgences.

 

Avez-vous bénéficié de formation en tant qu'adulte relais ?

J'ai passé mon permis, ce qui était déjà une grande étape pour moi !

J'ai suivi les formations "jeunesse" nécessaires pour occuper mon poste.

Mon contrat s'achève en décembre 2020 et je souhaite le renouvellement de ma convention. Mon objectif est de faire une VAE et d'obtenir un diplôme de moniteur éducateur.

 

Quels sont les avantages, les inconvénients et les pistes d'amélioration sur ce poste ?

C'est un travail de terrain et de relationnel, c'est ce qui me plaît. Il y a de l'action et les journées ne se ressemblent pas.

L'inconvénient majeur est la mobilisation des jeunes. Il est difficile de les capter et il faut s'y reprendre à plusieurs fois. Cela fait partie du métier.

Sur les pistes d'amélioration, j'attends la reprise du réseau des médiateurs de la CUA. Il pourrait être intéressant de faire des actions en commun. Pourquoi pas une page facebook des médiateurs ?

 

Une conclusion ?

Je suis épanouie dans mon travail. J'aime le contact avec les partenaires et le lien avec les habitants. J'ai trouvé ma voie, le social.

 

 

Pour en savoir plus :

Facebook : https://www.facebook.com/Plateforme-Logement-Jeunes-Arras-1705996019636053

Site : https://plateformelogement.wixsite.com/jeunesarras/

Mail : plateformelogementjeunes@4aj.fr

Téléphone : 03 21 71 92 97