Le risque radon

L'exposition au radon est un risque méconnu. Cet élément naturel, qui est la deuxième cause de cancer du poumon, peut s'accumuler dans les habitations. Le risque lié au radon est soumis à l'obligation d'information des acquéreurs et des locataires de biens immobiliers depuis le 1er juillet 2018 pour les communes situées dans les zones 3 dites "à potentiel radon significatif". Des mesures dont certaines sont simples et peu coûteuses peuvent permettre de réduire son exposition de manière significative.

Qu'est ce que le radon?

 

Le radon est un élément chimique gazeux instable: à l'état naturel, ses atomes se désintègrent en émettant des rayonnements radioactifs. Il est inodore, incolore, et peut persister quelques jours dans l'atmosphère, dans des conditions normales de température et de pression. Sa période radioactive est relativement courte comparée à d'autres éléments radioactifs bien connus comme le plutonium 239 ( environ 24 000 ans ) ou le strontium 90 ( environ 28 ans): celle du radon de l'ordre de quelques jours. Il disparait donc relativement rapidement, et son état gazeux lui permet une dilution rapide dans l'atmosphère. Il peut cependant se concentrer dans des habitations mal ventilées ou des endroits confinés.

Il constitue pour l'être humain plus de 50 % de l'exposition à la radioactivité naturelle, c'est à dire sans prendre en compte les expositions médicales, ou suite à des incidents industriels. Il est identifié comme la deuxième cause du cancers du poumon, après l'exposition à au tabac.

Où et comment se forme t-il?

 

Il est présent en tout point du territoire, car il provient de la dégradation de l'uranium contenu naturellement dans le sol. Tous les sols contiennent à divers degrés une certaine quantité d'uranium, et émettent une quantité variable de radon.

Le radon dégaze du sol en quantités plus ou moins importantes, et peut s'infiltrer dans les bâtiments par les caves, les fissures, les canalisations, etc.  Le radon se décompose rapidement, mais il reste présent car ce gaz est en permanence renouvelé.

Le radon est particulièrement présent dans les régions granitiques, volcaniques et uranifères. Les régions métropolitaines naturellement riches en radon sont la Bretagne, le Massif central, les Vosges et la Corse. D'autres facteurs influencent les niveaux de concentrations mesurés : la présence de failles géologiques, d'ouvrages miniers, et de sources hydrothermales, qui facilitent le dégazage du radon de la roche mère vers la surface et ainsi conduire à modifier localement la concentration de radon.

Le radon chemine depuis les profondeurs sur plusieurs centaines de mètres, se diffusant par les fracturations, les pores naturels de la roche ou de certains sols, jusque dans les habitations. Une partie de ce gaz peut circuler à travers les planchers des habitations, les puits canadiens, les fissures, les jointures, puisard, gaines du réseau électrique, téléphone etc, peut emprunter les réseaux de canalisations de distribution d'eau et ceux d'assainissement, pour aboutir dans les pièces de vie où il peut s'accumuler s'il n'y a pas de ventilation régulière, et être inhalé avec l'air que l'on respire.

Ainsi, la concentration dans les espaces confinés et non ventilés, comme les caves, les sous-sols, les vides sanitaires etc. peut être de 5 à 50 fois plus élevée qu'à l'air libre.

 

 

Comment a été établie la classification des zones à potentiel radon ?

 

La méthode retenue par l'IRSN  pour établir sa carte vise à estimer le potentiel radon des formations géologiques, c'est-à-dire leur capacité à générer du radon en surface, et notamment :     

  •  la prise en compte les principaux paramètres influençant la production du radon dans le sous-sol ( par exemple, une roche mère granitique comme en Bretagne )
  •  la prise en compte des paramètres influençant le transport de ce gaz depuis sa source jusqu’à la surface des sols: présences de failles géologiques, de puits de mines, de sources hydrothermales...    

Ces caractéristiques ont permis la classification en 3 zones à  "potentiel radon". Les communes en catégorie 3, "à potentiel significatif", sont soumises à l'obligation d'information.

 

Je suis en zone à potentiel radon 3. Comment mesurer mon exposition ?

 

L'exposition au radon est imperceptible par l'homme, la mesure de la radioactivité naturelle nécessite l'usage d'instrument spécialisés, comme les dosimètres.

Mesurer ​la concentration en radon chez soi n'est pas obligatoire. Elle est possible et son coût est de l'ordre de quelques dizaines d'euros pour les mesures les moins onéreuses. Elle nécessite l'emploi d'un dosimètre, à poser soi même ou par un organisme agréé qui viendra faire des mesures à domicile. La liste des sociétés agréées par l'ASN est disponible sur le site de l'IRSN.

 

Que puis-je faire pour réduire mon exposition au radon?

 

Il existe toujours une solution pour diminuer son exposition au radon. Des actions simples et peu coûteuses sont souvent les plus adaptées.

  • Le plus simple est d'assurer une aération régulière de l'habitation afin de renouveler l'air intérieur: aérer les pièces de vie au moins 10 minutes par jour, en ouvrant ses fenêtres, idéalement plusieurs fois dans la journée. Cette solution est valable également pour l'évacuation d'autres polluants.
  • Installation d'un système d'aération type ventilation mécanique (VMC), entretenir et ne pas obstruer les grilles d'aération des fenêtres.
  • Vérifier l'existence ou le bon état d'une prise d'air des installation de chauffage et de l'isolation thermique du système de chauffage.
  • Assurer la ventilation des soubassements de l'habitation, par l'installation d'une ventilation naturelle (bouches d'aération ) ou mécanique (VMC) des vides sanitaires ou de la cave, etc.
  • Renforcement de l'étanchéité du sol et des murs, vérification du bon état des joints de dilatation, pose d'une dalle en béton en lieu et place du sol battu, obturation des fissures du plancher, des murs, des passages de réseaux dans les dalles...

  

   Sources des illustrations : IRSN, DDTM 62.